mercredi 3 juin 2009

Lecture de "c'est maintenant !, 3 ans pour sauver le monde"

Lecture ces jours-ci du dernier livre de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean "C'est maintenan ! 3 ans pour sauver le monde".
C'est en écoutant une des interventions du premier sur l'antenne de France Inter, dans l'excellente émission "CO2, mon Amour", il y a quelques semaines, que j'ai eu envie d'explorer davantage son propos.

Tout d'abord, on retrouve le même ton dans ces lignes qu'à la radio. A la fois placide et imparable.
Derrière ce titre qui résonne comme un cri d'alarme, une parole riche en argumentaire sur les dangers du changement climatique qui nous guette et l'urgence d'agir. Ils reprennent l'image du "calme avant la tempête" qui sied bien à la situation préoccupante que nous sommes en train de vivre. Nombreux sont ceux, en effet, qui estiment que la menace en question est lointaine et pas si grave car pour l'instant les années et les saisons se ressemblent … Pourquoi alors parler de tempête ? Les "signaux faibles", comme ils les appellent, sont pourtant là pour témoigner des risques à venir. Les plus connus d'entre eux sont la fonte des glaces (surtout en été) dans les régions polaires (il s'agit des avant-postes du changement climatique), la fonte des glaciers dans les montagnes, les pluies diluviennes, les sécheresses de plus en plus longues, etc. A c'est grands problèmes provoqués par une élévation des températures moyennes à la surface du globe de nature anthropique, s'ajoutent ceux liés encore plus directement à l'activité humaine, l'exploitation de ressources énergétiques qui sont "épuisables" et la dégradation de la biodiversité, toujours lié à la surexploitation et/ou la surproduction. A ce propos, les auteurs soulignent l'imminence du pic de productivité du pétrole, s'il n'est pas déjà atteint, ses futures conséquences sur notre sacro-saint pouvoir d'achat. Outre la crise climatique, d'autres nous guettent qui seront d'ordre financière, sociale, politique, etc. Voulons-nous voir les démocraties vaciller et des populations affamées, jeter à la rue ? Voulons-nous vraiment être si peu préparer à l'après-pétrole et la crise de l'environnement ?

Les premiers chapitres démontent méticuleusement les arguments des "climato-sceptiques", en tête desquels on trouve le très incohérent Claude Allégre. Qu'à cela ne tienne, les essayistes regrettent aussi le jeu déroutant des journalistes, pour ne pas dire leurs ambiguïtés quand il s'agit de médiatiser les détracteurs de ce fait scientifique qui, rappelons-le, met d'accord 98 % des scientifiques de la planète ! C'est pour le débat bien sûr mais tout cela est à présent indiscutable ! Le débat se situe davantage sur les moyens et les solutions à mettre en oeuvre au plus vite pour réduire l'impact de ces bouleversements climatiques majeurs annoncés sur notre planète.

Aux chapitres suivants, les auteurs attirent l'attention sur nos comportements au sein de notre "civilisation moderne" occidentale. Ils soulignent le fait que nous raisonnons énormément à court-terme. Tout ce que l'on fait ou entreprend s'inscrit dans du court-terme. Tout est bâti dans des perspectives d'immédiateté. "Nous voulons tout et tout de suite" ! Par-dessus tout, la machine financière utilise ce rythme effréné, pour toujours plus de profits. Peu importe demain, nous disent les auteurs, ce qui compte c'est maintenant ! Et je leur donne raison dans cette remise en question. Il n'y a là rien qui soit antipathique au progrès. Simplement, il nous appartient de changer nos comportements, de consentir à quelques sacrifices afin que les dommages soient moins importants … Il nous faut limiter les dégâts.

Le 5 juin sortira le nouveau film de Yann Arthus-Bertrand, "Home", une autre occasion de se sensibiliser à l'avenir de notre planète. C'est aussi la journée mondiale pour l'environnement.

Le terme "changement climatique" me parait meilleur à celui de "réchauffement climatique". Ce dernier sous-entend un réchauffement sensible généralisé. Or, il s'agit davantage de changements sous différentes formes pour tout le monde plutôt que plus de chaleur pour tout le monde. Cela peut prêter à confusion et vaut mieux l'éviter. De même que le trou dans la couche d'ozone est un phénomène différent de l'accumulation des gaz à effets de serre dans l'atmosphère.

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