dimanche 17 avril 2011

Un pas de plus vers un jardin de la biodiversité

Grande gorgée de lumière, le Soleil inonde jardins, prairies et collines. Certains jours ont été chauds, trop tôt mais heureusement les nuits restent fraiches, préservant le peu d'eau qui affleure à la surface du sol.
Nombreuses sont les plantes qui ont un éveil précoces. En cette mi-avril, la vigne a déjà préparée ses fleurs, plus quelques jours avant qu'elles ne s'ouvrent ... Même observation pour les lys, qui m'ont habitué à une floraison fin mai et début juin, leurs tiges sont actuellement déjà bien élancées, certains sujets préparant leurs fleurs.

Plus que jamais, je suis disposé à laisser la nature dans sa diversité, s'installer dans mon petit jardin.
Des idées reçues qui nous hantent tous, veulent qu'un jardin doit être maitrisé ... Le jardinier étant son maitre incorruptible. On doit y faire la chasse aux "mauvaises herbes", tailler les arbustes en carré ou en mur, entretenir le gazon le plus vaste et le plus vert possible ... Cela doit ressembler à nos intérieurs propres et bien rangés, ordonnés. Une moquette sans imperfection sur laquelle deux ou trois petits arbres apportent de l'ombre. Sans oublier l'incontournable massif de fleurs qui doit être impeccable ! Ce sont là les représentations du jardin que beaucoup de mes concitoyens partagent. Même en Provence, où l'eau manque cruellement en été, un grand nombre de propriétaires veulent un abondant gazon. Un rêve ou plutôt une chimère grassement entretenu. Dans un tel milieu, souvent dopé, il n'y a pas beaucoup de place pour la biodiversité. Les insectes s'y promenant sont indésirables et le maitre des lieux s'échine alors à les occire ! Même combat contre les dites "mauvaises herbes".
Évidement, je suis contre tout cela et acceptes de plus en plus mal cette destruction permanente infligée à la nature, par notre volonté de domination. De fait, pas de liberté ni d'expression pour celle-ci, point de diversité. On a une fâcheuse tendance à l'uniformisation, la simplification et, bien sûr, à la marchandisation. Sans aucun respect pour autrui, surtout ce/ceux qui est/sont différents !
Je ne trouve pas ça intéressant aussi je voudrai regarder, admirer, découvrir et re-découvrir la nature dans toute sa splendeur et sa richesse. A l'heure où de nombreuses espèces sont en déclin, il est temps de les réinviter chez soi. Quel ennui et surtout, quelle horreur, qu'un jardin abandonner par la dynamique variée de la vie. Il me plait de voir les abeilles me frôler et butiner les fleurs qui les attendent, les papillons égarés plonger leurs trompes dans le nectar, des abeilles charpentieres en quête d'un abri ou d'un nid, etc. Plus ils sont nombreux, plus cela me ravi. J'aime aussi en surprendre de nouvelles et inconnues, des espèces qui s'invitent et s'installent. Un jardin plein de vie, bruissant de cette activité incessante, de jour comme de nuit.

jeudi 24 juin 2010

Protéger les forêts primaires


A l'occasion de l'"Année 2010 de la biodiversité", des rendez-vous sont donnés un peu partout dans le monde pour sensibiliser politiques et grand public sur le sujet. Le sujet est passionnant, trop méconnu et il nous concerne tous (il s'agit quand même de la multitude du vivant sur notre planète, de sa diversité …).
L'UNESCO, soutenu par des milliers d'associations, a voulu que l'on s'en préoccupe davantage car, rappelons-le, plus de 60 % des écosystèmes sont perturbés, des centaines d'espèces s'éteignent ou sont menacées après qu'on leur est confisqué leurs milieux et pourtant, on continue toujours d'en découvrir !

Dimanche dernier, dans le cadre d'une journée sur la biodiversité organisée par l'association "Les Herbes Sourcières", j'ai eu le plaisir d'écouter l'intervention du grand botaniste Francis Hallé, célèbre entre autres pour les immenses radeaux déposés à la cime des grands arbres des forêts tropicales, installant en quelque sorte un prodigieux "balcon en forêt primaire" ! Parce que c'est là-haut que ça se passe, dans la canopée, au plus près de la lumière solaire. L'homme nous a donc emmené, dans une langue qui lui est propre, à la découverte de ce monde fascinant et longtemps ignoré. Et là, plus qu'ailleurs, la biodiversité y explose.

Francis Hallé a, bien entendu, attiré notre attention sur le déclin des grandes forêts primaires. Premiers responsables, l'exploitation du bois et l'aménagements de nouvelles parcelles de cultures … Pensez donc, une forêt dégradée qui est laissée ensuite à l'abandon a besoin d'au minimum 800 ans pour retrouver ses gallons de "primaires" ! Tout ce que nous détruisons maintenant et donc perdu pour très longtemps. Il y a urgence, la déforestation progresse très vite dans les régions du monde où elles subsistent encore : Amérique du sud, Afrique équatoriale, Indonésie … C'est véritablement un trésor que l'on met en péril.

"Les forêts équatoriales représentent le sommet de la biodiversité. On y trouve le maximum d'espèces dans un volume donné, beaucoup plus que dans le milieu marin. C'est donc une formidable perte. Notre espèce y est née, et on y trouve encore nos plus proches cousins, les grands primates. Et n'oublions pas que cette disparition se double d'un génocide car il y a des hommes qui vivent là, sans détruire quoi que ce soit. Un génocide institutionnalisé pour la recherche du profit : qu'est-ce que ce monde-là ? Le cas de la Guyane me touche de près. On y détruit la forêt pour chercher de l'or, en utilisant du mercure qui pollue les rivières et pourrait avoir une influence dramatique sur les populations amérindiennes. Quand Hernán Cortés est arrivé à Mexico, que cherchait-il ? De l'or, et il avait le plus profond mépris pour les Indiens. A-t-on fait le moindre progrès depuis ?" Extrait de l'entretien avec Francis Hallé publié dans le Télérama n°3066.


A l'issue de la conférence, le botaniste nous a parlé de son projet de long-métrage "Promenade en forêt" et de sa recherche de soutien financiers et autres. Il a la conviction que l'opinion a les cartes en main pour orienter les décisions des décideurs politiques dans la préservation nécessaire des grandes forêts primaires à l'image de ce qu'ont réussi des films comme "Le monde du silence" initié par le commandant Cousteau ou encore "Home" de Yann Arthus-Bertrand.

www.foretstropicaleslefilm.org

A écouter, découvrir ou réécouter en podcast, "A Voie Nue" avec Francis Hallé sur France Culture.

jeudi 17 juin 2010

Que reste t'il de sauvage ?

Qu'il est difficile aujourd'hui de trouver un petit coin de verdure, calme et oublié de la civilisation. Oui, ici en France et ailleurs, l'urbanisme gagne sans cesse du terrain. Existe t'il encore des espaces sauvages (sauvage au sens premier) ? Des lieux libres, sans entraves, sans béton, sans interruptions, etc. ? Libre et sans dérangements de nature humaine, sans le bruit, la fureur, la vitesse ?

C'est le même problème pour l'astronomie avec la désespérante "pollution lumineuse" : rares sont devenus les espaces bénéficiant d'une parfaite nuit noire ! L'astronome amateur qui désire le plus possible profiter de belles nuits étoilées doit impérativement fuir les agglomérations urbaines, les villages éclairés toute la nuit et les routes illuminées … Fuir, voire s'enfuir vers les montagnes les plus hautes, les prairies égarées, les portions de terrains publics dont aucun prospecteur immobilier ne veut … ! Tout ce qui demeurre encore sauvage est ce dont personne ne veut, tout ce qui n'est pas constructible. Mais le terme le plus approchant, serait plutôt semi-sauvage car la "civilisation" laisse son empreinte un peu partout, même dans les lieux les plus reculés.
Inconstructible donc impossible à conquérir. Nul doute que si la terre était absolument plate partout, il n'y aurait plus guère d'espace sauvage ! Et donc, plus de biodiversité. Ou alors, si il en reste, elle est conservée dans des musées, des zoos, des parcs naturels. De toute façon, le mot sauvage et ce qu'il désigne font peur. Nombreux seraient (et sont) ceux qui montreraient leur satisfaction ! Il n'y a qu'à regarder le cas du retour des loups ou des ours dans nos montagnes, ils sont aussitôt chassés, tués, honnis, détestés !
Mais, peut-on vouloir un monde complètement maitrisé par l'Homme ? Doit-on en arriver là ? Cela serait vain mais cest quand même une vieille et tenace tentation de notre espèce. Depuis des siècles, l'être humain s'efforce de soumettre la nature à ses besoins. Et nos besoins priment avant tous les autres … Pourquoi ? Je voudrai bien qu'on me le dise. Nous sommes égoïstes, égocentriques. Et dés à présent, nos caprices envahissent nos vies. Petit à petit, nous épuisons ou affectons les ressources de notre planète sans vraiment en prendre conscience. L'Homme oublie qu'il est un animal, qu'il est une branche dans l'évolution, un épisode dans l'Histoire immensément longue de notre planète, il oublie sa descendance, ses aïeux mais aussi ses enfants qui vivront après lui. Nous sommes égoïstes, oui mais est-ce vraiment dans notre nature ? Ne le sommes-nous pas devenus ? N'est-ce pas plutôt l'oeuvre de la civilisation occidentale qui investit depuis si longtemps dans la cupidité, la réussite sociale, financière, l'accumulation des richesses ?! La question reste ouverte.

Tout cela pour dire qu'il est bon de se perdre en des lieux sauvages ou semi-sauvages, de s'égarer, faire une sieste tandis que les insectes volent autour de soi. Pas une voiture, pas un moteur, pas un tonnerre de vrombissement, ou alors celui, plus léger, d'une abeille s'affairant autour des fleurs de bourraches et autres fleurs sauvages de la guarrigue. N'est-ce pas plutôt cela la vraie vie? Des millions d'années avant nous et des millions d'années après nous. Nous en faisons partie, à quoi bon vouloir s'en défaire.

jeudi 15 avril 2010

Solutions locales pour un désordre global


Très intéressé par les questions d'environnement et d'écologie, je suis allé voir au cinéma le dernier film de Coline Serreau "Solutions locales pour un désordre global".

La cinéaste s'est intéressée tout particulièrement aux problèmes liés à la terre, à la structure de nos sols et à leurs appauvrissement. Caméra au poing ou caméra-stylo, elle a parcourue une partie du monde à la recherche de témoignages. Des témoignages saisissant et riches d'intérêts, à la fois sur la destruction des sols (et son absurdité) orchestrée par les firmes internationales et sur les solutions qui existent, qui sont misent en pratique (dans certains cas depuis plus de 30 ans), les remèdes à appliquer …

Au centre du film, le constat amer de la tromperie déguisée sous le doux nom de la fameuse "révolution verte". C'est une horreur et une grossière erreur ! La manne engrangée par les multinationales est colossale et n'a de cesse d'aiguiser leur appétit vorace.

Le matraquage systémique - sans aucun scrupule ni réflexions sur l'avenir - de produits phyto-sanitaires et autres engrais de synthèses depuis la fin de la seconde guerre mondiale ont pour conséquence la destruction de la vie des sols cultivés. Car oui, ça vie, ça grouille, ça travaille, ça aère le sol, … ! Cela, l'intervention de Claude Bourguignon le souligne bien : le rôle de cette "faune" très diversifiée est sans commune mesure avec les produits chimiques bombardés. Macroscopie à l'appui, on entre dans cet univers où se bousculent des créatures de toutes tailles. Leurs activités permettent de digérer les éléments présents, de les rendre assimilable par les plantes, ils aèrent le sol, ils le travaillent. Le laboure est d'ailleurs pas vraiment utile. "On viole la terre". N'oublions pas non plus les bactéries qui sont des milliards dans un seul petit gramme de terre ! Invisible, cette faune est indispensable au bien-être des plantes.

Malheureusement, l'épandage massif des substances chimiques (issus à l'origine des "gaz moutarde" et de l'amoniac utilisés durant les deux grandes guerres mondiales) anéantit cette microbiologie et, par conséquent, diminue les capacités de production du sol. La solution proposée par l'industrie agronomiques est de remettre des engrais, de vendre des machines pour l'épandre, etc. Ils s'enrichissent et l'agriculteur s'endette. Idem pour les semences. Pourquoi ne pas faire acheter les graines ? Ainsi, chaque année, des milliers et des milliers de paysans du monde entier rachètent-ils leurs semences. On est évidemment en droit de se demander comment on en est arrivé là, pourquoi traiter ainsi notre terre nourricière.
Plusieurs années sont nécessaires pour réinstaller la vie dans un sol meurtri et tout cela dépend, bien sûr, du taux de produits pétro-chimiques présent !

Rien n'est perdu, il est tout à fait possible, année après année, de retrouver une bonne terre ! On peut et on sait produire de la nourriture dans de meilleures conditions. Pour cela, il faut d'abord s'affranchir de la dépendance aux multinationales gourmandes ! Il est possible de garder des graines pour les replanter l'année suivante sans que cela soit illégale (c'est quand même une aberration !), il est possible de cultiver des variétés de tomates, de maïs, de lentilles devenues rares, préserver la diversité.
La monoculture n'est pas une solution. De même, faire croire que l'agriculture intensive permet de nourrir la planète est une illusion qui plait à ses pourvoyeurs. En réalité, les conséquences sont désastreuses pour l'avenir de l'alimentation, de la qualité des sols et des rivières, de la biodiversité, etc. Cette agriculture est basée sur le rendement et n'offre pas de bonne qualité. Les traitements imposés ne garantissent même pas la bonne santé des végétaux …

Point de pessimisme. On peut agir pour l'environnement et faire renaître, par exemple, l'agro-foresterie (laquelle démontre ses succès dans le film chez un ancien pratiquant de l'agriculture intensive, en Inde), ré-employer les méthodes du compost, du paillage, du Bois Raméal Fragmenté (BRF).

Pratiquant un éco-jardinage depuis quelques années dans mon modeste jardin et potager, je puis témoigner de la hausse d'activité d'un sol auparavant figé et nu. Le brf et l'apport de compost a multiplié les vers de terre, signe extérieur (et visible) d'une microbiologie en progression. Au début, quand j'ai emménagé ils étaient rares, à présent, je me réjouis de les voir de plus en plus nombreux.
Tout est réutilisable, tout se transforme, au jardin comme dans la nature.
En somme, rien n'est jamais perdu !

Ecouter Coline Serreau dans l'émission "CO2 mon Amour" du 3 avril 2010.

Site officiel du film de Coline Serreau "Solution locales pour un désordre global".

dimanche 16 août 2009

Sécheresse en Provence

Beau temps, Soleil, chaleur tous les jours en Provence, depuis le mois de juin. Le thermomètre dépasse facilement les 30°C tous les après-midi pour culminer généralement à 34, 35 ou 36°C ! Il y eut quelques jours de rafraîchissement, mistral et voile nuageux aidant, ça tournait alors entre 25 et 30°C. Un peu de répit dans cette chaleur omniprésente. Quoique, de ce beau temps, je ne m'en plains pas : il est de saison, très agréable et lumineux. Beaucoup paient pour en avoir un peu !

On sait tous que les étés peuvent être très chauds dans cette région. Cependant, c'est le manque d'eau en surface qui me préoccupe. En l'espace de 2 mois, on n'a eu que quelques gouttes de pluies. Je m'en souviens d'une, au milieu de la nuit, il y a 3 semaines. Elle devait augurer une vague d'orages mais elle a vite cessée. Ces orages noircissaient l'horizon sud puis se dissipèrent. Pas de quoi arroser une nature assoiffée.

Les conditions sont très rudes pour certains arbres et plantes. J'ai pu voir dans la garrigue, le buis (voir photo) souffrir de cette pénurie d'eau douce (entre autres espèces). Toutes ces plantes doivent résister à un implacable Soleil pendant plus de 10 heures chaque jour, au vents parfois permanents et bien sûr desséchants, à un sol durcit comme cuit par l'ardeur du soleil et une humidité très basse. Pas de croissance. Les voilà soumises à un deuxième hiver, une deuxième saison difficile. Pas d'inquiétudes toutefois, nombre de ces espèces végétales sont adaptées à ce milieu aride, elles évoluent en conséquence. On ne peut qu'admirer leur pouvoir d'adaptation. C'est, par ailleurs, sous ce climat méditerranéen que l'on trouve l'une des bio-diversités les plus riches d'Europe et même du monde.
Mais les forêts ne sont plus les mêmes, plus aussi grandes et peuplées des feuillus indigène comme le chêne vert ou blanc. On peut s'interroger sur la raréfaction des pluies en été, l'intensification (ou non) de la sécheresse, l'impact des forêts sur le climat local, son interaction, …
Bien des espèces sont adaptées mais à combien de jours sans pluie ?, combien de jours de brûlants soleil ?

Je suis étonné que l'on n'en parle pas plus que ça hormis quelques brèves dans des journaux locaux signalant que la préfecture de tel ou tel département s'est mis en "vigilance" …

Pendant ce temps-là, bien des citoyens continuent d'arroser leurs pelouses (ah la pelouse !, élément indispensable à tout jardin français, semble t'il. Symbole de la réussite sociale ?) ici, en Provence, la nuit et pire en plein jour (une aberration !). D'autres encore, lavent plusieurs fois par semaine leurs voitures rutilantes et énergivore ! Toute cette précieuse eau douce utilisée pour laver une voiture !

mardi 23 juin 2009

Les moteurs de la déforestation

Les moteurs de la déforestation
Vidéo envoyée par gpfrance

Soutenez l'appel 'ZERO DEFORESTATION'
=> http://www.greenpeace.fr/zero-deforestation

(musique : Ludovic Ravon)

mercredi 3 juin 2009

Lecture de "c'est maintenant !, 3 ans pour sauver le monde"

Lecture ces jours-ci du dernier livre de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean "C'est maintenan ! 3 ans pour sauver le monde".
C'est en écoutant une des interventions du premier sur l'antenne de France Inter, dans l'excellente émission "CO2, mon Amour", il y a quelques semaines, que j'ai eu envie d'explorer davantage son propos.

Tout d'abord, on retrouve le même ton dans ces lignes qu'à la radio. A la fois placide et imparable.
Derrière ce titre qui résonne comme un cri d'alarme, une parole riche en argumentaire sur les dangers du changement climatique qui nous guette et l'urgence d'agir. Ils reprennent l'image du "calme avant la tempête" qui sied bien à la situation préoccupante que nous sommes en train de vivre. Nombreux sont ceux, en effet, qui estiment que la menace en question est lointaine et pas si grave car pour l'instant les années et les saisons se ressemblent … Pourquoi alors parler de tempête ? Les "signaux faibles", comme ils les appellent, sont pourtant là pour témoigner des risques à venir. Les plus connus d'entre eux sont la fonte des glaces (surtout en été) dans les régions polaires (il s'agit des avant-postes du changement climatique), la fonte des glaciers dans les montagnes, les pluies diluviennes, les sécheresses de plus en plus longues, etc. A c'est grands problèmes provoqués par une élévation des températures moyennes à la surface du globe de nature anthropique, s'ajoutent ceux liés encore plus directement à l'activité humaine, l'exploitation de ressources énergétiques qui sont "épuisables" et la dégradation de la biodiversité, toujours lié à la surexploitation et/ou la surproduction. A ce propos, les auteurs soulignent l'imminence du pic de productivité du pétrole, s'il n'est pas déjà atteint, ses futures conséquences sur notre sacro-saint pouvoir d'achat. Outre la crise climatique, d'autres nous guettent qui seront d'ordre financière, sociale, politique, etc. Voulons-nous voir les démocraties vaciller et des populations affamées, jeter à la rue ? Voulons-nous vraiment être si peu préparer à l'après-pétrole et la crise de l'environnement ?

Les premiers chapitres démontent méticuleusement les arguments des "climato-sceptiques", en tête desquels on trouve le très incohérent Claude Allégre. Qu'à cela ne tienne, les essayistes regrettent aussi le jeu déroutant des journalistes, pour ne pas dire leurs ambiguïtés quand il s'agit de médiatiser les détracteurs de ce fait scientifique qui, rappelons-le, met d'accord 98 % des scientifiques de la planète ! C'est pour le débat bien sûr mais tout cela est à présent indiscutable ! Le débat se situe davantage sur les moyens et les solutions à mettre en oeuvre au plus vite pour réduire l'impact de ces bouleversements climatiques majeurs annoncés sur notre planète.

Aux chapitres suivants, les auteurs attirent l'attention sur nos comportements au sein de notre "civilisation moderne" occidentale. Ils soulignent le fait que nous raisonnons énormément à court-terme. Tout ce que l'on fait ou entreprend s'inscrit dans du court-terme. Tout est bâti dans des perspectives d'immédiateté. "Nous voulons tout et tout de suite" ! Par-dessus tout, la machine financière utilise ce rythme effréné, pour toujours plus de profits. Peu importe demain, nous disent les auteurs, ce qui compte c'est maintenant ! Et je leur donne raison dans cette remise en question. Il n'y a là rien qui soit antipathique au progrès. Simplement, il nous appartient de changer nos comportements, de consentir à quelques sacrifices afin que les dommages soient moins importants … Il nous faut limiter les dégâts.

Le 5 juin sortira le nouveau film de Yann Arthus-Bertrand, "Home", une autre occasion de se sensibiliser à l'avenir de notre planète. C'est aussi la journée mondiale pour l'environnement.

Le terme "changement climatique" me parait meilleur à celui de "réchauffement climatique". Ce dernier sous-entend un réchauffement sensible généralisé. Or, il s'agit davantage de changements sous différentes formes pour tout le monde plutôt que plus de chaleur pour tout le monde. Cela peut prêter à confusion et vaut mieux l'éviter. De même que le trou dans la couche d'ozone est un phénomène différent de l'accumulation des gaz à effets de serre dans l'atmosphère.

vendredi 29 mai 2009

dimanche 17 mai 2009

Paysage ou jardin

Où suis-je ? En Italie ?, dans un jardin ?, sur un chemin en Toscane ?

C'est un paysage prés de Maussane en Provence. L'illusion de l'Italie est là, son fantasme aussi. De même l'illusion d'un jardin. Pourtant, ce n'est pas un jardin dans son acceptation habituelle. Il n'y a là pas vraiment de préparation d'un terrain ni d'organisation des végétaux. Pourtant, nombre d'entre nous serait heureux d'occuper un espace semblable ou d'en façonner un qui lui ressemble.

Que sont vraiment nos jardins ? Ne sont-ils pas des imitations de la nature sauvage, ne s'en inspirent-ils pas ? Bien sûr que si.
Ne parlons pas, bien entendu, des jardins qui imitent les jardins, de ceux qui ressemblent à celui d'une maison du voisinage, de ceux qui sont trop bien soignés, trop bien rangés, qui ne veulent que des géraniums histoire de fleurir quelques fenêtres … Quoique c'est encore et encore de l'imitation.
A ceux-là, je préfère le jardin d'inspiration, celui qui est nécessaire, ce monde qui veut éclore, celui qui se nourrit du regard. Les japonais, depuis des siècles, éprouvent ce besoin de nourrir leur entourage de leur rencontre avec la nature … Un bonsaï n'est autre qu'une suggestion de petit coin de nature, un arbre que l'on aime, une scène en forêt, un pin tordu par les vents sur un rocher, etc. Un immense besoin de retrouver une émotion face un paysage visité, découvert, aimé, habité …
Nos jardins ne sont-ils pas faits de ces parties de nature saisis dans une lumière particulière, de ces scènes inattendues à la beauté transfigurante ?

Je suis d'accord avec Gilles Clément quand il dit que "le paysage est un détail du jardin". On le retrouve inévitablement dans nos jardins. J'aime cette conception, je la préfère à une vision plus académique et consensuelle du jardin qui veut qu'il y est des règles à respecter. De ces produits qu'il faut utiliser si on veut un jardin irréprochable. Et bien non et, je l'espère, tout cela est révolu. Tout cela appartient aux années 50 et à l'exploitation intensive du vivant, animal ou végétal.

Voir un "Portrait de Gilles Clément" sur Dailymotion.

jeudi 23 avril 2009

Quelques bribes du jardin

Toute la végétation reprend, s'éveille. Quel plaisir ! Tandis que le Soleil inonde le petit enclos, mon petit jardin, la population végétale n'en finit pas de se dresser, de s'élancer, conquérante et pleine d'offrandes. Une activité banale, certes, une pièce rejouée chaque année dont nous sommes nombreux à nous régaler. En même temps que la terre se délecte des rayons du Soleil, nous autres humains, nous réveillons d'un hiver toujours trop long. Les feuilles se déplient, les fleurs envahissent le regard, nous éclaboussent de couleurs séduisantes, nous possédons alors les mêmes yeux que les abeilles, soif du meilleur nectar et d'ambiances parfumées.

Petit jardin alangui sous un climat méditerranéen, de grosses pluies orageuses ont gorgées le sol d'une eau savoureuse et précieuse pour les plantes nourries par un soleil brûlant. Les romarins terminent leur floraison, profitant de l'humidité passagère précédent les premières chaleur de mai et juin. Le thym aussi exhale ses parfums à travers de petites fleurs très appréciées des abeilles qui en feront un miel doux. Les fraisiers n'en finissent pas d'ouvrir des fleurs tandis que certaines sont devenues des fruits et grossissent à vue d'oeil. Les pavots de Californie tapissent les rocailles de leur couleurs pastels. La Valériane ou Centranthe rouge commence sa floraison, tamis de couleurs rosées au bout de longues tiges verdoyantes et se ramifiant pour les fleurs à venir.
Enorme ivresse de fleurs de citronnier, oranger, cédratier, etc. Les agrumes n'ont pas leur pareil pour me régaler. Une sensualité étourdissante qui se prolonge avec les fruits quelques mois après.
Les lauriers-roses sont armés, les boutons de fleurs sont apparus et attendent encore quelques jours avant de faire jaillir leurs couleurs.
Les anthémis sont parés de dizaines de fleurs, véritables étincellement de jaune crémeux ou de roses intenses, de rouges, au sommet de touffes verdâtres.
Les joubarbes et autres sedum se multiplient à l'envie, s'épaississent allègrement.
Quant au rosier, quelques-uns ont leurs fleurs prêtes à s'ouvrir tandis que d'autres, malheureusement, furent victimes de chenilles, cassant ou grignotant les boutons de roses. C'est une grande défaite aussi pour des pivoines herbacées dont les boutons furent croquer probablement par ces chenilles. Je me réjouissais à l'avance de les voir fleurir or, très vite, ces chenilles ou autres insectes mystérieux, s'en sont pris aux fleurs et seulement aux fleurs ! Un fléau qui a tendance à se répéter chaque année.

Un petit espace du jardin est aménagé dans un esprit japonais. A l'ombre relativement fraîche d'un pin d'Alep et de bambous, l'azalée y explose en fleurs roses en ce moment, attirant inévitablement le regard. Autres grandes beautés, un érable du japon tout habillé de pourpre et un autre d'un vert tendre au feuilles palmées et très fines.
Dans le bassin, les poissons égayent l'eau un peu verte où les nénuphars hissent lentement leurs plateaux pourpres avant l'arrivée des grandes fleurs.

dimanche 12 avril 2009

Floraison d'iris sauvages dans la garrigue

De beaux iris germanica de petite taille, notamment teintés de mauve ou de jaune, qu'on appelle glauges en Provence (gladius en latin, qui signifie glaive en référence à la forme de ses feuilles) et que l'on trouve en particulier dans le massif des Alpilles et alentours.

Ceux-ci (voir les photos) furent surpris au détour d'un chemin dans la garrigue foisonnante du mois d'avril, sur une colline peu à peu reconquise par la végétation méditerranéenne, prés d'Avignon. Très parfumés, c'est un plaisir de les découvrir pareil à des vestiges vivants d'un jardin qui entourait une antique demeure de berger, aujourd'hui effacée … Il n'y a peut-être jamais eu d'habitation à cet endroit-là, seulement des prairies où paissaient des troupeaux de brebis. Quoiqu'il en soit aujourd'hui, ils sont chassés par les troupes de "villas" en constructions à quelques centaines de mètres de là …

Autrefois, l'iris sauvage s'invitait sur les balcons des maisons médiévales en Provence, surtout de celles perchées au sommet de rochers arides, leur petite note colorée et parfumée était la bienvenue dans ces univers d'austérité. L'ethnobotaniste Pierre Lieuthaghi en parle dans son excellent "Petite ethnobotanique méditerranéenne" et y voit une explication dans la colonisation de ces belles fleurs sur les pentes rocailleuses des collines.

L'iris est une plante très endurante qui n'a aucun mal à peupler les talus ou les jardins. Ses rhizomes sont très riches en réserves nutritives et en eau, lui permettant de traverser de grandes périodes de sécheresse. Les plants les mieux exposés au soleil et abrités des vents froids, fleuriront les premiers, dés mars quand le sol aussi se réchauffe. Puis viennent des légions de glaives verts et charnus qui élancent leurs grandes fleurs au cours du mois d'avril, pour le plus grand plaisir des promeneurs, des abeilles et aussi des jardiniers qui ont pris soin de l'introduire. Devenu incontournable, l'iris germanica borde d'innombrables maisons en Provence et se multiplie à l'envie, sauvage ou non, le long des chemins ou dans des lieux délaissés.


mardi 10 février 2009

Éveil

Aprés une période très, trop pluvieuse, inhabituelle en Provence,
plusieurs signes de l'arrivée du printemps sont là, tels les crocus,
aux avants-gardes ou le laurier-tin, dont les bouquets de boutons
éclosent parcimonieusement en ces temps de douceur incertaine.
L'amandier commence à entrer en scène, ses branches s'alourdissant
des boutons floraux qui gonflent, l'arbre debourre tandis que les
jours rallongent significativement et que le froid s'éloigne doucement.
Ça et là, des dizaines de plantes se réveillent. La sève monte vers
l'horizon atmosphérique, réchauffant le végétal qui dort.
Multiples sont les révélations de croissance. Des feuilles se
déplient, des bourgeons molissent, des herbes s'allongent et déjà
quelques fleurs pointent dans les coins les plus douillet du jardin.

jeudi 29 janvier 2009

Ces plantes vertes qui sont délaissées dans les appartements, du chlorophytum en particulier

Nombreux sont ceux, dans notre entourage ou pas, qui héritent de magnifiques plantes vertes offertes ou multipliées, bouturées et qui, malheuresement, ne dispenseront pas les soins qui s'imposent : arrosages, brumisations, changement de pots, apports de terres, apports d'engrais, etc. Bien souvent nous les découvrons dans le coin d'une piéce, à moitié oubliées, peinant à grandir dans uen ombre dense, végétant dans un terreau affaibli et très sec. On les découvre aussi déposées laconiquement au milieu d'une piéce ou sur un meuble, c'est "la plante verte qu'il faut", histoire que la maison est moins l'air triste … Certes, elles sont trop souvent délaissées, leur propriétaire ayant oublié que c'est un être vivant qui a besoin d'eau … A ceux-là, on conseillera des imitations en plastique mais c'est assez laid. La vie quotidienne détourne nombre d'entre nous des soins à prodiguer aux végétaux et de toute l'attention dont ils ont besoin.
Combien de plantes, fraichement débarquées du fleuriste, sont ainsi condamnées au déssechement par inatention, au pourrissement ou encore à l'appauvrissement de la terre, de la lumière ?

Aux pots devenus trop étroits, il faut en offrir de plus grand (pas trop tout de suite, non plus) et surtout les quantités d'eau neccessaire et tant qu'à faire, qui soient de qualité. Préférer l'eau de pluie ou de l'eau minérale. Eviter de placer les spécimens d'origine méridionale ou tropicale dans une atmosphère séche et surchauffée. Ca ne leur convient pas du tout.

Parmi les plus répandues de ces plantes d'appartement délaissées, il y a le chlorophytum, aussi appelée phalangère ou plante araignée. Très résistant, le chlorophytum peut survivre un certain temps dans de mauvaises conditions. Ses racines en forme de tubercules lui permettent de stocker de l'eau, de faire des réserves. Cela lui permet de mieux faire face au stress hydrique. Il est par ailleurs conseillé de ne pas l'inonder d'eau : il suffit d'attendre que la surface de la terre soit séche pour l'arroser. Ne pas attendre non plus quelle végéte et se désséche dans une atmosphère trop chauffée.

Le chlorophytum est une plante dépolluante qui posséde donc de grandes et précieuses vertus comme l'absorption de plus de 96 % du monoxyde de carbone présent dans l'air d'une piéce en 24 h. Voilà qui est appréciable en ces temps de débauche de pollution atmosphérique. Il assimile également divers polluants chimiques un peu trop présent dans nos intérieurs comme le formaldéhyde, le toluène, le xylène et le benzène.

Le chlorophytum est une plante de la famille des liliacées, originaire de l'Afrique du Sud, où le climat peut varier de l'humide au très sec. Relativement facile à cultiver, on peut le reproduire par simple plantation des pousses au bout des tiges éparses émises par la plante mère.

Photo ci-dessus de fleurs de chlorophytum par kakki**, retrouvez ses photos sur Flickr.

mercredi 28 janvier 2009

L'éclipse annulaire du Soleil visible dans l'hémisphère sud


L'éclipse annulaire du Soleil qui se déroula le 26 janvier en grande partie au-dessus de l'océan indien, ici photographiée en Indonésie.

Plus d'informations et d'images sur Le Cosmographe et Spaceweather.

lundi 26 janvier 2009

Camelia Sasanqua

Camelia Sasanqua en hiver.