Aujourd'hui, propriété du Conservatoire du Littoral, le vaste domaine naquit il y a 100 ans sur ces rochers, à l'époque désertés par le tourisme. C'est en 1989 qu'il fut demandé au célèbre paysagiste Gilles Clément de recréer, repenser, mettre-en-scène ce grand espace planté d'espèces exotiques et laissé à l'abandon dans les années soixante-dix.
C'est un vrai plaisir d'arpenter ce jardin en plein renouveau, assemblage de natures méditerranéennes présentes dans plusieurs endroits du monde (voir l'article sur "Pour un jardin sans arosage"), une mosaïque botanique qui nous fait voyager dans différents espaces. Vraiment un grand plaisir, on chemine, on monte puis on descend des chemins, une nature plus dense nous attend, subtropical, un échancrure, rivière sans eau laisse des fougères arborescentes doucement se lever, puis on grimpe le long d'un sentier presque effacé pour se retrouver face à de grandes mers de bleu, le ciel et l'eau qui s'embrassent derière les frondaisons des pins parasols. Encore plus saisissant, arriver sur la pointe du figuier, une roche qui fusionne avec les troncs des conifères ou bien le contraire, au dessus d'un parterre d'eau turquoise, une beauté qu'on ne peut pas oublier. On se sent si bien dans ce paysage sauvage, noyé de liberté et ivre aussi du bon sel de la mer. On se laisse emporter par les eaux calmes vers les îles d'Or, les îles d'Hyéres. On retourne dans l'épaisseur verte elle aussi, si agréable et languide. Il faisait chaud, ce qu'il faut pour découvrir tous ces jardins méditerranéens. Des paysages chiliens, des îles des Canaries, sud-africains, australiens, californiens, méditerranéens, chacun se laissant découvrir dans son originalité, au travers de plantes qui les symbolisent.
Un régal quand nous traversions la région "Amérique aride", beauté des plantes - elles ont ma préférence - et de la composition, un ensemble harmonieux de verts foncés et de brun, le végétal et le minéral disposés sur des pentes, en plein soleil, l'évasion y est garantie, aridité soulignée par les roches brulantes, une lumière écrasante. Le paysagiste, toujours à l'écoute de la vivante nature, a brillamment recomposé ces espaces où se plaisent yuccas, agaves géantes tirant d'immenses langues charnues, certains dressant lentement leurs hampes fleuries, des palmiers piliers de l'azur et d'autres plantes grasses encore, tout aussi superbe.
Voir la galerie de photos du Domaine de Rayol.
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