jeudi 17 juin 2010

Que reste t'il de sauvage ?

Qu'il est difficile aujourd'hui de trouver un petit coin de verdure, calme et oublié de la civilisation. Oui, ici en France et ailleurs, l'urbanisme gagne sans cesse du terrain. Existe t'il encore des espaces sauvages (sauvage au sens premier) ? Des lieux libres, sans entraves, sans béton, sans interruptions, etc. ? Libre et sans dérangements de nature humaine, sans le bruit, la fureur, la vitesse ?

C'est le même problème pour l'astronomie avec la désespérante "pollution lumineuse" : rares sont devenus les espaces bénéficiant d'une parfaite nuit noire ! L'astronome amateur qui désire le plus possible profiter de belles nuits étoilées doit impérativement fuir les agglomérations urbaines, les villages éclairés toute la nuit et les routes illuminées … Fuir, voire s'enfuir vers les montagnes les plus hautes, les prairies égarées, les portions de terrains publics dont aucun prospecteur immobilier ne veut … ! Tout ce qui demeurre encore sauvage est ce dont personne ne veut, tout ce qui n'est pas constructible. Mais le terme le plus approchant, serait plutôt semi-sauvage car la "civilisation" laisse son empreinte un peu partout, même dans les lieux les plus reculés.
Inconstructible donc impossible à conquérir. Nul doute que si la terre était absolument plate partout, il n'y aurait plus guère d'espace sauvage ! Et donc, plus de biodiversité. Ou alors, si il en reste, elle est conservée dans des musées, des zoos, des parcs naturels. De toute façon, le mot sauvage et ce qu'il désigne font peur. Nombreux seraient (et sont) ceux qui montreraient leur satisfaction ! Il n'y a qu'à regarder le cas du retour des loups ou des ours dans nos montagnes, ils sont aussitôt chassés, tués, honnis, détestés !
Mais, peut-on vouloir un monde complètement maitrisé par l'Homme ? Doit-on en arriver là ? Cela serait vain mais cest quand même une vieille et tenace tentation de notre espèce. Depuis des siècles, l'être humain s'efforce de soumettre la nature à ses besoins. Et nos besoins priment avant tous les autres … Pourquoi ? Je voudrai bien qu'on me le dise. Nous sommes égoïstes, égocentriques. Et dés à présent, nos caprices envahissent nos vies. Petit à petit, nous épuisons ou affectons les ressources de notre planète sans vraiment en prendre conscience. L'Homme oublie qu'il est un animal, qu'il est une branche dans l'évolution, un épisode dans l'Histoire immensément longue de notre planète, il oublie sa descendance, ses aïeux mais aussi ses enfants qui vivront après lui. Nous sommes égoïstes, oui mais est-ce vraiment dans notre nature ? Ne le sommes-nous pas devenus ? N'est-ce pas plutôt l'oeuvre de la civilisation occidentale qui investit depuis si longtemps dans la cupidité, la réussite sociale, financière, l'accumulation des richesses ?! La question reste ouverte.

Tout cela pour dire qu'il est bon de se perdre en des lieux sauvages ou semi-sauvages, de s'égarer, faire une sieste tandis que les insectes volent autour de soi. Pas une voiture, pas un moteur, pas un tonnerre de vrombissement, ou alors celui, plus léger, d'une abeille s'affairant autour des fleurs de bourraches et autres fleurs sauvages de la guarrigue. N'est-ce pas plutôt cela la vraie vie? Des millions d'années avant nous et des millions d'années après nous. Nous en faisons partie, à quoi bon vouloir s'en défaire.

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